L’Étudiant recalé pour sexisme !
Le magazine L'étudiant a lancé une campagne de publicité qui accumule les clichés sexistes. Après deux écrivaines Marie Darrieussecq (sur France–Culture le 17 janvier) et Céline Curiol (dans Libération le 20 janvier), les Chiennes de gardemontrent les crocs !
Dans le métro parisien, et dans plusieurs magazines, on peut découvrir des affiches, sur le thème : « êtes–vous sûrs du métier que vous allez choisir ? »
Sur les affiches version homme : un étudiant qui envisage de devenir footballeur » pour avoir une femme de footballeur « , un autre qui veut devenir président » pour avoir une femme mannequin « .
Deux autres affiches montrent des femmes : » Je voudrais être kiné pour manipuler les hommes « , dit l'une. Une autre: « Je voudré être écrivin pck j'adore écrire, c une vré passion » avec comme instruments d'écriture… des accessoires de maquillage.
L'étudiant ne déconstruit pas les clichés mais joue avec, au risque de les propager, et mélange travail et sexualité.
Au lieu d'interpeller les étudiants au sujet de leur orientation, cette campagne joue avec les représentations sexistes : des filles forcément nunuches et des garçons considérant les femmes comme des objets sexuels. Les femmes sont d'ailleurs davantage stéréotypées que les hommes dans cette campagne : elles apparaissent, l'une manipulatrice, l'autre s'intéressant uniquement a l'apparence. Le seul défaut stéréotypique des hommes, en revanche, est d'aimer des femmes stéréotypées.
Sous couvert d'humour, ce sont toujours les mêmes clichés ringards !
Les Chiennes de garde demandent au magazine L'étudiant d'abandonner cette campagne publicitaire véhiculant des clichés sexistes et au Jury de Déontologie Publicitaired'examiner et de délibérer sur ces publicités, avec en mémoire la Résolution 1751 (2010) du Conseil de l'Europe*.
* Résolution 1751 (2010) Combattre les stéréotypes sexistes dans les médias
» La représentation des stéréotypes sexistes varie de l'humour aux clichés dans les médias traditionnels, jusqu'a l'incitation a la haine et a la violence fondées sur le genre sur Internet. Les stéréotypes sexistes sont trop souvent banalisés et tolérés, au nom de la liberté d'expression. De plus, ces stéréotypes sont souvent subtilement véhiculés par les médias, qui reproduisent des attitudes et des opinions perçues comme la norme par des sociétés où l'égalité des sexes est loin d'être une réalité. De ce fait, trop souvent, les stéréotypes sexistes ne peuvent pas être attaqués en justice ou sanctionnés par les instances de régulation ou d'autorégulation, a l'exception des cas de violation de la dignité humaine les plus graves. «
Source : http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta10/FRES1751.htm