Autoportraits du bureau des Chiennes de garde

Marie-Noëlle Bas

Présidente depuis 2011

L’information sur le sexisme doit être pédagogique et quotidienne (avec nos filles, nos sœurs, nos amies…).  Mais elle doit aussi être pleine de gaieté et d’humour comme dans les actions des Chiennes de garde.  Je suis fière de pratiquer les deux !

Florence Montreynaud

Présidente d'honneur, écrivaine et féministe

Écrivaine et historienne, engagée dans le mouvement des femmes depuis 1971.

 

Parmi ses livres :

  • Celui sur les Chiennes de garde : Bienvenue dans la meute ! Réponses aux objections adressées à ces féministes, femmes et hommes, solidaires de femmes victimes d’insultes sexistes publiques (La Découverte, 2001)
  • L’encyclopédie Le XXe Siècle des femmes (Nathan, 2001 ; nouvelle édition, L’Aventure des femmes, XXe – XXIe siècle, 2006)
  • Appeler une chatte. Mots et plaisirs de la sexualité (Payot, 2005)
  • Le féminisme n’a jamais tué personne (éd. Fidès, Montréal, et Musée de la civilisation, Québec, 2004)
  • Une encyclopédie sur l’amour : Un siècle d’amour. De 1900 à aujourd’hui(Nathan, 2009)
  • Chaque matin, je me lève pour changer le monde. Du MLF aux Chiennes de garde (éd. Eyrolles, 2014) :mémoires féministes, avec une partie sur les Chiennes de garde et une autre sur La Meute contre la publicité sexiste
  • Le Roi des cons. Quand la langue française fait mal aux femmes (Le Robert, 2018)
  • Zéromacho. Des hommes disent non à la prostitution (M éditions, Montréal, 2018)

Après avoir lancé, le 8 mars 1999, le mouvement des Chiennes de garde, elle a lancé deux autres réseaux féministes, mixtes et internationaux :

Si vous nous jugez agressives…

Nous répondons avec l’écrivaine Benoîte Groult, l’une des premières Chiennes de garde et des plus fidèles : « Le féminisme est un beau mouvement pacifique, qui n’a jamais tué personne, alors que le machisme tue tous les jours. » Nous, Chiennes de garde, nous gardons une valeur précieuse : la dignité des femmes. Nous montrons les crocs à ceux qui attaquent publiquement une femme, nous donnons l’alerte à pleine voix et nous témoignons notre solidarité à des femmes insultées.

Nous avons la pêche, nous sommes libres de nos mots et de nos mouvements. Agressives ? Après tout, pourquoi pas ? Les femmes sont restées si longtemps sur la défensive : il est temps d’assumer l’agressivité que nous refoulons et de l’exprimer, mais non dans un sens destructeur. Nous nous affirmons, mais sans avoir besoin de nier l’autre. Nous nous construisons dans le respect de nous-mêmes et de l’autre.

 

Nous disons NON à la violence machiste.
Nous existons par nous-mêmes, avec notre propre violence, canalisée, alors que les machos n’ont pas encore appris à maîtriser la leur.

 

Pourquoi donc faudrait-il « tuer » la violence en nous ? Elle se trouve en chaque être humain. Nous avons tous des désirs, des instincts, des révoltes : autant de violences possibles, que nous exprimons, que nous contrôlons ou que nous refoulons plus ou moins.

 

A-t-on jamais taxé d’agressivité les membres de la Ligue des droits de l’Homme ou les militants d’associations qui luttent contre le racisme ou contre l’antisémitisme ? Pourquoi un tel tollé quand des femmes osent demander qu’on respecte leur dignité ? L’agressivité n’est pas chez nous, mais chez les machos !

Nous, Chiennes de garde, nous montrons les crocs, pour impressionner les machos, pour nous faire respecter, pour défendre des femmes insultées.

ATTENTION ! Grrrrrrrrrrr… ! Nous pourrions faire mal si nous étions très en colère, si nous ne nous contrôlions plus. Imaginez qu’il existe des Chiennes enragées, très dangereuses. Imaginez qu’elles soient dirigées par une terrrrible cheffe de meute, qui décide de s’attaquer aux machos criminels, ceux qui battent, qui violent, qui tuent des femmes, des faibles. Imaginez qu’elle lance son horrrrible cri de guerre : « Sus aux machos! Lâchez les Chiennes! Ksssss kssss! Mordez-le! Pas de quartier ! » STOP ! C’était un cauchemar.

 

Revenons aux Chiennes de garde, si pacifiques ! Ouf ! Nous ne sommes pas des Chiennes méchantes, mais nous ne sommes pas non plus de braves chiennes bien gentilles, qu’on fait rentrer à la niche avec un susucre. Nous disons : « J’aboie, donc je suis… féministe et solidaire. » Et attention, les machos !