NON à la violence contre des féministes pendant des manifestations pour les droits des femmes !
Le 8 mars 2025, à Toulouse, lors de la manifestation pour les droits des femmes, une pancarte portant l’inscription « MORT AUX TERFS » a été brandie tout au long du cortège, sous les applaudissements d’une partie des manifestant·es.
TERF est un acronyme anglais signifiant « féministe radicale excluant les trans ».À Paris, des associations avaient annoncé qu’elles emploieraient la violence contre le collectif « Nous vivrons » pour empêcher des femmes juives, dénonçant les massacres, viols et féminicides commis le 7 octobre 2023, de participer à la manifestation. Faute d’une réaction ferme des organisatrices, le cortège de « Nous vivrons » a dû rester dans une rue adjacente sous la protection de forces de l’ordre, et n’a pu rejoindre le défilé qu’à la fin de la manifestation.
Nous, féministes universalistes, affirmons que chaque personne doit être respectée dans ses choix, et que les droits des femmes sont indivisibles, inaliénables et universels.
Nous vivons dans une démocratie. Les féministes qui prennent position contre le système prostitueur et pornographique, contre l’effacement du mot « femme », pour la laïcité ou sur tout autre sujet ont le droit de s’exprimer librement sans être agressées ni harcelées.Des militant·es peuvent avoir des désaccords. Au lieu de débats menés avec rigueur, dans le respect de l’autre, se développe depuis une dizaine d’années un climat de violence et d’intimidation, avec menaces de mort et agressions physiques.
Des collages féministes sont arrachés, vandalisés, et des colleuses menacées.
Sur des réseaux sociaux, des campagnes de diffamation et de harcèlement ciblent des militantes féministes.
Lors de manifestations pour les droits des femmes, à Paris, Toulouse, Marseille, et ailleurs, des militantes sont insultées, bousculées, visées par des projectiles. Des banderoles sont arrachées, piétinées, volées, des pancartes arrachées, cassées et utilisées comme des armes contre celles qui les portent.
Parmi d’innombrables exemples, le 7 mars 2021, à Paris, place de la République, le graffiti « SAUVE 1 TRANS, TUE 1 TERF » a été peint sur le piédestal de la statue de la République (voir photo) ; le slogan « une TERF, une balle, justice sociale » a été crié, tandis que des œufs étaient lancés sur des survivantes de la prostitution et des camarades portant la banderole « Encore féministes ! »Cette violence a un objectif : faire taire des féministes universalistes, laïques et abolitionnistes.
Combien de féministes n’osent plus aller manifester, ne voulant pas risquer d’être insultées, bousculées, voire agressées physiquement !
Outre les violences pendant les manifestations, le harcèlement en ligne est permanent. Des féministes sont diffamées, insultées, menacées de viol ou de mort. Certaines perdent leur emploi à cause de campagnes de harcèlement coordonnées.
Ces violences sont une atteinte aux libertés fondamentales. Des femmes doivent-elles risquer leur intégrité physique pour revendiquer leurs droits ?Le silence des organisatrices de manifestations est préoccupant. Faut-il y voir de la tolérance ? De la complaisance ? De la complicité ?
Dans tous les cas, laisser proliférer des appels au meurtre lors des rassemblements engage leur responsabilité en cas de passage à l’acte.
Nous rappelons que les agressions physiques sont des délits punis par la loi, et que les menaces de mort ou de viol sont passibles de poursuites.Les mots ont un sens. Les mots ont des conséquences.
Alors que le machisme tue tous les jours, il est insupportable de constater que des personnes s’identifiant comme féministes agissent avec violence contre des féministes.Nous posons la question : faudra-t-il qu’une féministe soit assassinée pour que cette violence soit enfin prise au sérieux ?
Ensemble, disons NON à la violence contre des féministes !
Nous demandons aux organisatrices de manifestations féministes d’en exclure tout groupe prônant ou commettant des agissements violents.Cet appel est ouvert à d’autres signatures de personnes et d’associations.Depuis 1999, les Chiennes de garde défendent des femmes victimes d’insultes sexistes publiques.PREMIÈRES ASSOCIATIONS SIGNATAIRES
Bagdam Espace lesbien
Centre évolutif Lilith
Cercle Olympe de Gouges
Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution
Collectif Féminicides par Compagnons ou Ex
Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes
Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes,
CQFD Lesbiennes féministes
le CRI, association abolitionniste de la prostitution
Elu(e)s contre les violences faites aux femmes
Encore féministes !
Les estivalières du Pouy
Forum Femmes Méditerranée
émission Femmes libres
Libres MarianneS
Ligue du droit international des femmes
44 Vilaines filles
Rebelles du genre
Regards de femmes
Réussir l’Égalité Femmes-Hommes.
Sortir du silence
WDI Women’s Declaration International – France
Zéromacho-Des hommes engagés contre le système prostitueur
PREMIÈRES FÉMINISTES SIGNATAIRES
Geneviève Couraud, ancienne présidente commission Santé du HCE
Eva Darlan, comédienne
Florence Montreynaud, historienne
Maud Olivier, ancienne députée
Evelyne Peyre, chargée de recherches CNRS, Honoraire MNHN
Moïra Sauvage, journaliste
Françoise Thébaud, historienne des femmes
Françoise Vouillot, enseignante-chercheuse
Joëlle Wiels, directrice de recherche CNRS, émériteColette Guillopé, professeuse émérite des universités, UPEC
Patricia Chaumet, militante féministeMarie Mois, militante féministeLaure, militante féministeXavière Gauthier, autrice, journaliste et universitaireAnny Poursinoff, ancienne députéeIsabelle Gillette-Faye, sociologue, experte séniore sur les violences basées sur le genre.Monique Halpern, militante féministeAnnie Sugier, présidente de la Ligue du Droit International des FemmesCorinne Guyonnet, militante féministe
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