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Le Conseil Général de la Moselle met les femmes dans des sacs poubelles

Les Chiennes de garde ont porté plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire contre la publicité sexiste, morbide et de mauvais goût du Conseil Général de Moselle.

Alors qu’il n’est pas interdit de penser que le décalage souhaité par les publicitaires serait justement de briser les clichés et de communiquer autrement, ceux–ci semblent égrener les clichés sexistes pour obtenir de la visibilité même critique.

Cette publicité en quatrième de couverture du magazine du Conseil général de la Moselle a fait bondir plusieurs Mosellans, qui ont aussitôt alerté le réseau des Chiennes de garde,

Sur fond rose, quelques ordures, une peau de banane, une bouteille, un sac–poubelle noir aux liens noirs, soigneusement noué. Dans le sac–poubelle…Un buste de femme. Et ce slogan: « Jetons mieux…Jetons moins! »

l’utilisation de l’image d’un « corps de femme découpé, comme dans de sordides affaires de meurtres bien réelles, (…), l’esthétisation de la violence et du meurtre des femmes (sac poubelle ajusté comme un vêtement de latex mettant en valeur les formes féminines), (…), l’association ordures / femmes.

La résolution 1751 du Conseil européen titrée « Combattre les stéréotypes sexistes dans les médias » spécifie depuis 2010 : « La représentation des stéréotypes sexistes varie de l’humour aux clichés dans les médias traditionnels, jusqu’à l’incitation à la haine et à la violence fondées sur le genre sur Internet. Les stéréotypes sexistes sont trop souvent banalisés et tolérés, au nom de la liberté d’expression. De plus, ces stéréotypes sont souvent subtilement véhiculés par les médias, qui reproduisent des attitudes et des opinions perçues comme la norme par des sociétés où l’égalité des sexes est loin d’être une réalité. De ce fait, trop souvent, les stéréotypes sexistes ne peuvent pas être attaqués en justice ou sanctionnés par les instances de régulation ou d’autorégulation, à l’exception des cas de violation de la dignité humaine les plus graves. »

De son côté, l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité a édicté des règles déontologiques, limites qui encadrent la publicité, au–delà des obligations légales. Ces règles fixent des limites précises pour les annonceurs désirant communiquer de manière responsable sur leurs produits. Le deuxième paragraphe des recommandations sur l’image de la personne humaine suivent cette résolution, et l’ARPP est chargée de faire respecter ces règles. Néanmoins, régulièrement, des plaintes sont portées auprès du jury de déontologie publicitaire pour manquement à ces règles.