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Jean d'Ormesson, macho de la semaine

Pour dire tout le mal qu’il pense de la réforme, l’écrivain Jean d’Ormesson, chroniqueur au Figaro, adresse son billet, non pas à la ministre mais à François Hollande, dans une lettre ouverte au président de la République et aux « Attila » de l’éducation » publiée le 9 mai.

Dans la pensée de l’Immortel, la ministre n’est qu’un pantin. « Voilà que votre ministre de l’éducation nationale se propose de faire adopter une réforme des programmes scolaires », écrit–il. Et très vite, il s’éloigne du fond de la réforme pour exprimer quelques fantasmes : « Cette réforme, la ministre la défend avec sa grâce et son sourire habituels et avec une sûreté d’elle et une hauteur mutine dignes d’une meilleure cause ». Et de poursuivre, au cas où il ne se serait pas assez éloigné de son sujet : « Peut–être vous souvenez–vous, Monsieur le Président, de Jennifer Jones dans La Folle Ingénue? En hommage sans doute au cher et grand Lubitsch, Mme Najat Vallaud–Belkacem semble aspirer à jouer le rôle d’une Dédaigneuse Ingénue. »

Critiquer une personne pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle fait, c’est le B.A. BA du sexisme. Une façon bien pathétique de tenir les femmes à l’écart des décisions politiques. L’écrivain parle d’homme à homme avec le président de la République, il ne s’adresse pas à la ministre, tout juste se sert–il d’elle pour étaler son érudition et exprimer de vieux fantasmes dans une sorte de complicité virile qu’il voudrait établir avec le président.