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Virgin ou putain ? Le Virgin Megastore face aux Chiennes de garde

Les Chiennes de garde saluent la décision du Jury de Déontologie Publicitaire (JDP) qui a estimé fondée leur plainte contre la société Virgin Megastore.

Les Chiennes de garde, après avoir été alertées par de nombreux messages sur leur site, ont saisi le 21 septembre 2012 le JDP d'une plainte concernant un visuel publicitaire en faveur d'une offre promotionnelle proposée par l'enseigne Virgin Megastore, diffusée sur Internet.

Cette publicité représente une jeune femme debout, adossée a un mur de briques, couvert de graffitis, très maquillée et vêtue d'un blouson en cuir, d'un bustier imprimé panthère et d'une jupe courte noire, les deux vêtements laissant voir une partie de son ventre nu et tatoué. Elle porte un casque audio autour du cou ainsi qu'un sac a main en plumes roses a son bras gauche et est plongée dans la lecture d'un livre. Le texte accompagnant cette image est  » 18 septembre – 14 octobre – Street culture – une putain de sélection « .

Les Chiennes de garde soutiennent que cette publicité banalise l'idée de la prostitution et bafoue ainsi les principes de la personne humaine et de responsabilité sociale dans la publicité.

Le JDP confirme que  » La publicité contrevient au point 1–3 de la recommandation  » Image de la personne humaine  » de l'ARPP :  » Toute représentation dégradante ou humiliante de la personne humaine, explicite ou implicite, est exclue, notamment au travers de qualificatifs, d'attitudes, de postures, de gestes, de sons, etc., attentatoires a la dignité humaine. « . Le JDP considère que  » le rapprochement de cette représentation ambiguë avec le terme putain, vise clairement a assimiler la personne représentée avec la prostitution. Sa représentation (de la prostitution ndlr) appelle donc une vigilance particulière de la part des professionnels de la publicité. Bien que le terme  » putain  » soit aujourd'hui largement utilisé en dehors de son sens initial, la connotation particulièrement péjorative qu'il véhicule,…, participe d'une représentation dégradante et insultante des personnes qui s'y livrent.  » Le JDP relève d'ailleurs que l'expression  » une putain de sélection  »  » est ici employée de manière neutre, sans guillemets ni exclamation, ce qui tend a la rapprocher de son sens originel. « 

être encore vigilantes et réagir toujours

Les Chiennes de garde se félicitent qu'un stéréotype sexiste soit de nouveau reconnu dans une publicité. Elles espèrent que cette décision fera réfléchir les agences et annonceurs qui cesseront de réduire les femmes a des objets sexuels.

Elles resteront vigilantes et continueront de réagir aux trop nombreuses publicités sexistes qui leur sont signalées par un public féminin et masculin sensible a l'égalité femmes/hommes.