Prix Macho 2015
Et le 8e prix Macho des Chiennes de garde est décerné à…
À l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes, et au sein du Festival Les Aliennes qui les accueillent cette année, les Chiennes de garde ont décerné leur prix au Macho de l’année, qu’elles ont élu pour une déclaration publique faite en 2015. Après le cardinal archevêque de Paris, André Vingt-Trois, Louis Nicollin, président du club de football de Montpellier, Jean-Claude Elfassi, paparazzo, Maxime Vallette, créateur de sites Internet, Pierre Blazy, avocat, Bernard Ronsin, conseiller général de l’Aisne et Franck Keller, conseiller municipal de Neuilly-sur-Seine, le 8e macho à recevoir ainsi les déshonneurs féministes est Jean-François Mayet, sénateur.
Pendant toute l’année 2015, les Chiennes de garde ont répertorié des déclarations publiques machistes ; elles en ont sélectionné 11, parmi lesquelles les membres de l’association ont voté sans connaître le nom des auteurs. Une large majorité a choisi la phrase de Jean-François Mayet : au sujet de la désertification médicale en France » (dont l’une des causes) est la féminisation, puisque 75 % des nouveaux diplômés sont des femmes. Or nonobstant l’égalité, elles sont quand même là pour faire des enfants… »
Le dauphin du Macho de l’année est Stéphane Lhomme, militant écologiste pour son tweet au sujet de Barbara Pompili, femme politique : « La fausse écolo mais vraie notable @barbarapompili vole au secours de l’aviateur familial @manuelvalls : une place de ministre pour une pipe? »
Un prix macho de déshonneur est remis à Jacques Myard, député-maire, qui par deux fois a eu des propos sexistes en lançant aux Barbues « Je ne serre pas la main aux connes, ça pourrait les instruire » et à la journaliste Laure Equy « ah ce portrait que vous avez fait de moi, j’en jouis encore ! Ça vous choque que je parle d’orgasme ? »
Les Chiennes de garde s’insurgent encore et toujours contre la banalisation du sexisme et regrettent que cette année encore, la politique véhicule les mêmes stéréotypes sexistes, en se référant sans arrêt à la sexualité ou au corps des femmes.
Liste des autres phrases machistes sélectionnées pour le vote :
Jean-Paul Brighelli, enseignant-essayiste : «… stratégie de communication vieille comme le monde – le rouge à lèvres et les pendentifs aux oreilles arborés par Mme Vallaud-Belkacem avaient […] la même fonction “écran de fumée’’ –, […] inédite devant la représentation nationale. »
Aymeric Chauprade, député européen : « Les femmes n’ont pas besoin de vous pour assurer leur avenir car elles le portent dans leur ventre »
Mohamed Khattabi, imam : « (…) si elle (la femme ndlr) succombe à sa nature et qu’elle refuse de reconnaître les droits de l’homme, ou plutôt, la supériorité de l’homme sur elle, elle devra aller… [en enfer]… «
David Le Frapper, entraineur club foot : « Une femme qui vient arbitrer dans un sport d’hommes, c’est compliqué ».
Philippe Lellouche, acteur : «Elle pense qu’elle conduit bien, comme toutes les gonzesses… Elle est très bien garée, mais en 36 fois! Les gonzesses il faut leur laisser croire qu’elles conduisent super bien»
Dominique Martin, député européen : « [L’égalité entre les hommes et les femmes], pourquoi pas ? Mais [je défends] la liberté des femmes de ne pas travailler, … de s’occuper de leur foyer, notamment par un salaire parental d’éducation… à égalité avec les hommes, si vous voulez. »
Jean d’Ormesson, écrivain : « Cette réforme, la ministre la défend avec sa grâce et son sourire habituels et avec une sûreté d’elle et une hauteur mutine dignes d’une meilleure cause (…) (elle) semble aspirer à jouer le rôle d’une Dédaigneuse Ingénue. »
Michel Sapin, ministre du Budget : « Hier soir, il n’y avait que des femmes et des jeunes que vous n’aviez jamais vus à l’antenne. (…) parce que c’était très difficile de faire un commentaire politique hier soir. (…). Dans ces cas là, on envoie les femmes et les jeunes. (…) et les caciques, comme vous dites, ils étaient là en train de faire leurs comptes et de constater que l’Espagne est peu gouvernable aujourd’hui »