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L’avis du Jury de Déontologie Publicitaire après la plainte déposée par les Chiennes de garde contre Bagelstein

Cliquez ici pour lire l'avis du JDP

La chaîne de restauration rapide Bagelstein, spécialisée dans la confection de sandwiches dans des pains appelés bagels, est coutumière d'une communication publicitaire d'un goût douteux et particulièrement sexiste et homophobe, socle de leur stratégie marketing, basée sur de prétendus décalage et humour.

En 2013, les Chiennes de garde avaient déja été saisies, par des internautes qui leur avaient envoyé des photos de prétendues blagues affichées sur leurs vitrines et avaient relayé l'information en la publiant sur leurs réseaux sociaux.

Cette fois–ci, Bagelstein s'est saisi de l'actualité et a utilisé l'affaire de harcèlements et agressions sexuelles par un homme politique. Les Chiennes de garde ont donc porté plainte auprès du Jury de Déontologie Publicitaire qui a rendu son avis ce jour (a voir / télécharger ici). « En utilisant l'événement comme sujet de plaisanterie, ce procédé banalise les pratiques de harcèlement et les traite comme dépourvu de gravité, ce qui ne peut qu'avoir pour effet de porter atteinte a l'image des victimes de tels agissement, mais aussi des femmes et de leur dignité ».

Humour sexiste sur place ou a emporter

L'affichage sur l'emballage des produits, des menus et des murs de cette enseigne multiplie depuis le début des propos inacceptables, par exemple,  » L'amour c'est sportif surtout quand l'un des deux n'est pas d'accord « . Lorsque l'on sait qu'en France, un viol est perpétré toutes les 3 minutes environ, il est inacceptable de véhiculer ce type de propos, surtout auprès d'une clientèle jeune comme celle de Bagelstein.

Masi d'autres  » blagues  » illustrent les menus ou les murs de cette enseigne :

Ces propos sont également relayés sur le compte Twitter de l'enseigne, qui propose aussi chaque jour des défis a ses clients. Notamment :  » Cap ou pas cap d'embrasser sur la bouche quatre collègues de bureau ? « . Quand la lutte contre le harcèlement sexuel au travail est une réelle question d'actualité, il est irresponsable de lancer de tels jeux. D'autres défis sont lancés aux twittos :

Bagelstein alimente le sexisme ordinaire

Bien que Bagelstein ait finalement retiré les phrases rappelant l'affaire Denis Baupin, les Chiennes de garde dénoncent l'ensemble des incitations sexistes et homophobes au harcèlement et a la violence. Ces phrases, se référant uniquement aux femmes en tant qu'objets sexuels, renforcent les stéréotypes et participent au climat sexiste qui légitime les violences faites aux femmes dans notre société et contre lequel nous luttons. En effet, ces stéréotypes sexistes servent a légitimer les discriminations et sont l'un des maillons d'un système inégalitaire qu'il est du devoir de toutes et de tous de combattre.

Les Chiennes de garde demandent a Bagelstein de mettre fin a sa stratégie de communication sexiste sous couvert d'humour.